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Qu’apprendre de l’affaire des lasagnes au cheval ?

Communiqué
Alès, le 5 avril 2013

Déjà oubliée de l’actualité médiatique, la dernière escroquerie agroalimentaire mise au jour en février dernier illustre à la caricature la mondialisation et la spéculation financière sur les produits alimentaires, avec son corollaire, la disparition de la paysannerie, des outils de transformation locaux et de l’emploi qui va avec.

Le système libéral a envahi nos assiettes et en grande majorité celles de la restauration collective où les cuisines centrales réchauffent pour l’essentiel des plats surgelés préparés industriellement.

Dopés par l’industrialisation de l’agriculture et de l’agroalimentaire, les scandales s’enchaînent, déstabilisant des filières entières rendues fragiles par une spécialisation extrême.

En s’appuyant sur les normes sanitaires et de traçabilité, définies par et pour les géants de l’alimentation, notre industrie agro-alimentaire travaille de plus en plus avec des sous- traitants, en tirant sur les prix à tous les maillons de la chaîne. Derrière ces prix bas, peu de souci pour l’alimentation des consommateurs ou pour le revenu des producteurs ; la recherche du profit guide et oriente les achats.

Ce modèle contribue à la destruction de la paysannerie et du tissu économique, dans le cas des lasagnes au cheval ceux de Roumanie et plus largement des pays de l’Europe de l’Est, après ceux des pays de l’Europe de l’Ouest.

Le sur-développement du modèle productiviste agricole, qui a pour ambition première de fournir l’industrie agroalimentaire, nous réserve encore de bien mauvaises surprises ; et ce même si les pouvoirs publics renforcent encore les points de contrôle de la qualité et de la traçabilité des produits.

Afin que cesse l’exploitation des agricultures du monde (en premier lieu la notre), guidée par la recherche du prix minimal et des marges maximales ;
Afin que cesse le sous-développement de notre artisanat local ;
Nature & Progrès demande aux ministres de l’agriculture et de l’agroalimentaire de mettre en oeuvre, dans la prochaine loi d’avenir agricole, une politique de développement d’une agriculture paysanne et biologique capable de relocaliser les productions et les transformations agroalimentaires.

Pour cela il est urgent de redonner aux métiers leurs lettres de noblesse : paysans, bouchers, traiteurs, boulangers, restaurateurs et beaucoup d’autres encore sont notre richesse bien plus que les traders et les experts en marketing.

Pour cela il est urgent que les consommateurs imaginent leur propre révolution culturelle et se sentent responsables de leurs choix alimentaires.

Contact :
Eliane Anglaret, secrétaire générale de la Fédération Nature & Progrès
tél. 04 73 79 32 43.

Fédération Nature & Progrès
La Bio associative et solidaire
13 Boulevard Louis Blanc
30100 ALES – France
Tel : 04 66 91 21 94
Email : np@natureetprogres.org
www.natureetprogres.org

Nature & Progrès soutient des relations de proximité entre producteurs et consommateurs, urbains et ruraux, l’installation de paysans et d’artisans pratiquant une véritable agroécologie pour un tissu social dense, diversifié et vivant.

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